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  LA LANGUE
 
 

La langue t'Amazighte

De nos jours, la langue t'Amazighte se présente sous la forme d'un nombre important de parlers répartis sur un immense territoire, de l'Océan Atlantique à l'oasis de Siwa, en Égypte, et de la Méditerranée au-delà du fleuve Niger. Le berbère se parle dans plusieurs pays maghrébins, sahariens et sub-sahariens: Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Égypte, Niger, Mali et Mauritanie. Dans la plupart de ces pays, le berbère est en contact étroit avec l'arabe depuis plusieurs siècles. Le berbère est parlé aujourd'hui par plusieurs millions de personnes. La population berbérophone la plus importante, au plan démographique, se trouve au Maroc.

Les parlers t'Amazights ont en commun un certain nombre de traits. C'est cette caractéristique qui justifie le terme de langue t'Amazight.Ainsi, ce qui fait l'unité et l'originalité des Amazighs, c'est leur langue, et ceci, malgré les distances géographiques et le manque d'échanges entre les différents parlers. Un exemple, parmi d'autres, de cette unité profonde de la langue berbère est son système verbal. Ce dernier est aspectuel, et pas temporel, avec deux unités fondamentales qui forment l'opposition inaccompli/accompli. L'inaccompli berbère indique souvent le procès en cours ou habituel. L'accompli envisage le procès comme achevé ou défini. Le temps est précisé par le contexte ou par la situation et non pas par la forme du verbe. Cette opposition aspectuelle est valable pour tous les parlers t'Amazights.

Le tachelhit

Le tachelhit est l'un des dialectes d'Amazigh Souss (marocain). Parlé au sud-ouest du Maroc, il couvre une aire géographique assez vaste: de la partie occidentale du Haut-Atlas à la plaine du Souss, de l'Anti-Atlas à la zone présaharienne au sud de cette chaîne de montagnes: Tata, Aqqa et les localités de Jbel Bani. Cette région est considérée aujourd'hui comme l'une des plus importantes au Maroc du point de vue du nombre des locuteurs berbères. Le tachelhit est essentiellement oral comme tous les autres parlers berbères marocains. Le tamazight du Maroc central et le rifain du nord du pays sont les deux dialectes qui, avec le tachelhit, constituent le berbère marocain.

Enseigner le « tachelhit commun »

Le tachelhit présente quelques variations d'ordre phonétique et lexical d'une région à l'autre, mais, malgré ces variations locales, les locuteurs de divers parlers tachelhit se comprennent parfaitement bien. La variation linguistique est une réalité inévitable en berbère qui ne connaît pas encore de norme instituée. Le tachelhit enseigné par notre méthode ne correspond pas à une forme locale particulière; c'est un tachelhit commun à plusieurs parlers. Ainsi, il n'est pas tenu compte ici de variations régionales. Nous avons éliminé celles-ci afin de permettre aux apprenants d'accéder à la compréhension et à la pratique du tachelhit contemporain. Depuis quelques années, le tachelhit connaît un processus d'homogénéisation et d'unification linguistique grâce aux moyens modernes radio, télé, cassette, livre, théâtre, cinéma... Les villes et les grands centres urbains de la zone tachelhit comme Agadir, Inezgane, Tiznit, Tata, Ouarzazate... contribuent aussi à cette unification.

En effet, ces villes constituent des lieux de rencontre et d'échanges linguistiques où se retrouvent des locuteurs originaires de régions et de milieux différents. C'est donc le tachelhit commun à plusieurs parlers et à plusieurs régions, le tachelhit qu'on écoute chaque jour à la radio et à la télé et qu'on peut lire dans certains journaux qui est enseigné par Ra nsawal tachelhit.

Exemple de variation régionale: nous avons retenu le mot akal «terre» au lieu de achal puisque le son /ch/ n'est ici qu'une variante propre aux parlers d'Idaw Tanan et Ihahan et, par conséquent, le mot achal est moins courant que akal. Le but de cette méthode est de promouvoir chez les apprenants débutants l'usage des mots courants et d'un vocabulaire fondamental qui est connu partout. Pour répondre aux besoins immédiats de nos apprenants, nous mettons à leur disposition, en premier lieu, les mots qui sont essentiels, c'est-à-dire la partie du vocabulaire qu'on apprend en premier et qu'on emploie constamment.

Les objectifs

Ce premier niveau d'apprentissage a été très soigneusement conçu pour permettre à l'apprenant un vrai démarrage en tachelhit. C'est ainsi que pour chaque leçon nous avons choisi les trois objectifs suivants d'abord communicatifs, ensuite socio-culturels et enfin grammaticaux. Les objectifs grammaticaux viennent en troisième position, car il faut d'abord répondre aux besoins immédiats de l'apprenant. Puisque les individus ne communiquent pas par les règles de grammaire ou par les mots isolés, la priorité est donnée à la compétence communicative afin de permettre à l'apprenant d'utiliser la langue dans les diverses situations de communication.

Avec ces trois objectifs, la méthode Ra nsawal tachelhit «conduit» l'apprenant dans un milieu linguistique et culturel convenable par l'intermédiaire de petits dialogues. Notre méthode s'inspire de la méthode dite «directe»: c'est la méthode que préconisent certains spécialistes qui exigent de l'enseignant de langues de fermer son livre de grammaire et de descendre dans l'arène de la vie courante. C'est l'usage actif de la langue qui est pris en considération car, dans une langue, c'est d'abord une activité sociale et un comportement humain qui se manifestent.

Chaque leçon, sauf la première qui est consacrée à la phonétique du tachelhit, est composée d'un dialogue suivi d'un vocabulaire de base, de notes sur la prononciation et la grammaire et enfin d'exercices d'application. Tous les dialogues et les exercices sont enregistrés sur cassette. À la fin du manuel figure un lexique reprenant tout le vocabulaire de base en le classant par ordre alphabétique.

Les dialogues

Notre méthode donne la priorité à l'aspect oral de la langue. Les objectifs proposés sont donc étudiés sous forme de prises de parole et de dialogues. Nous voulons que ces dialogues répondent à un contexte socioculturel donné, ce qui permet à l'apprenant d'avoir dès le départ une compréhension globale du contenu de la leçon. Chaque dialogue correspond donc à une réalité et à une situation courantes.

Quel est le rôle de ces dialogues?

Il s'agit dans cette démarche de faire acquérir à l'apprenant ce qu'un Achelhi (locuteur du tachelhit) dirait en situation de communication. Pour cela, nous avons développé, dès le départ, les critères suivants pour établir et construire chaque dialogue:

  1. développer une conversation «naturelle», réelle, à partir de l'observation de la vie quotidienne: au marché, chez l'épicier, invitation chez les amis, en voyage, chez le médecin, à la banque, etc.;

  2. présenter un vocabulaire à apprendre pour chaque dialogue;

  3. choisir des mots courts et simples surtout pour les premiers dialogues;

  4. mettre en place un canevas de jeux de rôles avec des prises de parole pas trop longues pour faciliter la mémorisation des actes de parole comme: prendre contact, se présenter, saluer quelqu'un, demander une information, fournir des informations, situer dans l'espace, etc.

Nous avons développé dans notre méthode pour débutants deux types de jeux de rôles:

1) question/réponse et 2) déclaration/réaction à cette déclaration.

Exemples:

1) question/réponse

  • mani-s tfit ass n-ssbt?

  • ftigh s-udrar.

  • Tu es allé où samedi?

  • Je suis allé à la montagne.

2) déclaration/réaction à cette déclaration.

  • ftigh s-udrar ass n-ssbt.

  • nkki ftigh s-taghart ass n l'hd.

  • Je suis allé à la montagne samedi.

  • Moi, je suis allé à la plage dimanche.

La succession de ces dialogues est basée sur la progression communicative et linguistique des apprenants: c'est-à-dire que nous tenons compte d'une progression thématique, phonétique, lexicale et grammaticale. Pour la première leçon par exemple, nous avons décidé de présenter les consonnes et les voyelles avec les particularités phonétiques du tachelhit. Pour la deuxième leçon, nous avons choisi le contenu thématique «rencontre/accueil» qui permet d'acquérir les formules d'usage de politesse, de salutation, d'accueil, etc.

La priorité à la prononciation

Pour chaque nouvelle leçon, les apprenants commencent d'abord par l'écoute de la cassette, trois à quatre fois sans avoir le texte sous les yeux. Il s'agit donc ici de mettre en jeu l'effort de l'écoute. L'objectif de cette étape est de promouvoir chez l'apprenant une compétence « auditive » de développer chez lui une capacité d'écoute qui lui permette de saisir des mots et des suites phoniques qu'il n'a pas l'habitude d'entendre. Si on n'arrive pas à apprendre un son dès la première fois, cela est très normal: il faut mettre autant de temps que cela sera nécessaire. Chaque son doit être prononcé exactement comme dans l'enregistrement, c'est très important pour la compréhension. Chaque exercice sur la prononciation est suivi d'un temps de silence pour permettre à l'apprenant de répéter les sons et les mots.

Pour ce premier niveau, la méthode Ra nsawal tachelhit donne, dès la première leçon, la priorité à la prononciation et à l'intonation par imitation et répétition de certains groupes phoniques qui posent quelques difficultés d'articulation, comme la séquence phonique vélaire + vibrante -gh + r- dans les mots : aghrum «pain», taghrutt «épaule». Ce type d'exercice est fondamental lorsqu'on sait-et c'est la première surprise des apprenants-que le tachelhit présente souvent des séquences phoniques de deux à trois consonnes successives sans voyelles. Ainsi cette étape importante permet à l'étudiant de se familiariser avec les ressources de la structure sonore de la langue.

Autre type d'exercice sur la prononciation qui est proposé dans cette méthode : prononcer les mots avec leur liaison.

Exemples:
yat_tmghart [yattmghart] «unefemme»

llant_tfrxin gh-urti [llanttfrxingh-urti]«les filles sont dans le jardin »

yat_tmghart d_taghatt-ns [yattmghart-ttaghatt-ns] «une femme avec sa chèvre»

Cette technique a pour but de développer chez l'apprenant la fluidité de l'oral; c'est ce que certains spécialistes en matière de didactique désignent par le terme d'«échauffement verbal». Il s'agit d'exercices d'articulation visant à délier la langue.

Nous souhaitons que la méthode awal n tachelhit vous amène non seulement à parler le tachelhit, mais aussi à avoir une vision socioculturelle des Ichelhiyn (locuteurs du tachelhit)

D'après Abdallah EL MOUNTASSIR
Enseignant-chercheur
Université d'Agadir

 

 
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