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  LES JUIFS AMAZIGHS
 
LES JUIFS AMAZIGHS
Avant l'émigration massive vers Israël, l'Europe et l'Amérique du Nord, il existait de nombreux groupes juifs au Maroc. Si, dans les villes, ces communautés habitaient dans des quartiers "réservés" appelés mellahs, il existait également de nombreuses communautés qui vivaient au sein de tribus amazighes. Ces communautés parlaient amazigh et empruntaient aux groupes voisins (Berbères musulmans) des formes d'organisation sociale ainsi que certains rites.
LE JUDÉO-BERBÈRE 
Haïm Zafrani
in Encyclopédie de l'Islam 
Les Juifs berbérophones des pays chleuh et tamazight avaient, avec leurs dialectes vivants et un folklore qui n'a rien à envier à celui de leurs voisins musulmans, une littérature orale traditionnelle et religieuse dont il ne subsiste malheureusement que les quelques vestiges que l'auteur du présent article a recueillis à une date récente. Dans la vallée de l'Atlas, dans le Sous et aux confins sahariens (comme aussi, semble-t-il, dans certaines contrées algériennes et tunisiennes), ils constituaient naguère de petites communautés groupées dans des mellahs et établies là depuis des siècles sinon un ou deux millénaires. Aujourd'hui, on n'en trouve guère de trace; depuis l'indépendance du Maroc, ils ont immigré en bloc en Israël. 
Laissons de côté le problème de l'origine de ces communautés et l'hypothèse très controversée de la «judaïsation des Berbères» (H. Z. Hirschberg, Histoire des Juifs d’Afrique du Nord, Jérusalem 1965, 2 tomes en hébreu, et compte rendu dans Journal of African History, VIII/3, 1966), il nous importe de savoir que le berbère a été, jusqu’à ces dernières années, l’une des langues vernaculaires des communautés juives vivant dans la montagne marocaine et le Sud du pays. La plupart d’entre elles étaient bilingues (berbéro-arabophones); d’autres semblent avoir été exclusivement berbérophones, comme à Tifnut; de cette dernière catégorie, nous connaissons quelques individus isolés, immigrés en Israël et repérés à Ashkelon. (Sur la distribution géographique des communautés juives du Maroc, notamment dans l’Atlas et le Sud marocain, et sur les migrations internes de leurs populations, voir H. Zafrani, Vie intellectuelle juive du Maroc, Pensée juridique et Droit appliqué dans leurs rapports avec les structures socio-économiques et la vie religieuse…, thèse de doctorat, dactylographiée, 210-21; sur les Juifs du Dadès et les autres communautés berbérophones, voir ibid., 171 sqq. et, du même auteur, Pédagogie juive en Terre d’Islam, Paris, 1969, 33-8). Dans la vallée du Todgha (Tinghir), dans la région de Tiznit (Wijjan, Asaka), de Ouarzazate (Imini), à Ufran de l’Anti-Atlas, à Illigh et ailleurs, non seulement le berbère était un parler juif de communication dans le milieu familial, social et économique et dans les contacts avec les autres groupes ethniques et confessionnels, mais il constituait aussi, à côté de l’hébreu, la langue de culture et de l’enseignement traditionnel qui l’utilisait pour l’explication et la traduction des textes sacrés comme le judéo-arabe ou le vieux castillan dans les communautés de langue arabe ou d’origine hispanique; certaines prières, les bénédictions de la Torah entre autres, étaient dites uniquement en berbère, dont le rôle est attesté dans la liturgie pascale, ainsi que nous allons le voir. Une documentation écrite et sonore sur le folklore et la vie intellectuelle de ces communautés berbérophones a été réunie : quelques textes bibliques dans leur version hébraïque et berbère, cantiques liturgiques et chants de fêtes qui marquent les grands moments de l’existence juive (circoncision, bar-mitsva, mariage, etc.) et notamment la Haggada de Pesah, la pièce la plus importante et la plus précieuse de notre collection et qui présente à nos yeux un intérêt capital pour la connaissance des traditions linguistiques et culturelles d’un monde trop peu exploré quand il en était encore temps, appartenant à une diaspora longtemps ignorée et désormais irrévocablement disparue. (Une liste de ces documents a été publiée dans H. Zafrani, Compte rendu d’enquête, dans Journal asiatique, CCLII/1 (1964); nous en avons recueilli d’autres ultérieurement, en Israël même). 
Ce dernier document est la version intégrale en berbère de la composition liturgique que les Juifs récitent au cours de la veillée pascale et dont le thème fondamental est l’histoire de la sortie d’Égypte, accompagnée du hallel (groupe des Psaumes CXIII à CXVIII qui entrent dans la liturgie des grandes fêtes et de certains jours solennisés). C’est une traduction traditionnelle, comme il en existe en judéo-arabe ou en ancien castillan, du texte hébraïque par rapport auquel elle présente néanmoins des variantes et des nuances d’interprétation. Le texte en a été transcrit, à Tinghir, dans la vallée du Todgha à une date récente (vers 1959), en caractères hébraïques carrés munis de voyelles (on ne connaît, à ce jour, aucun autre manuscrit transcrivant un texte berbère en caractères hébraïques). Certaines ambiguïtés et bizarreries morpho-syntaxiques qui en rendent parfois la compréhension difficile, sont consécutives au procédé habituel de la traduction littérale, aux « décalques » berbères du texte hébraïque, la récitation berbère recouvrant celle de l’original hébraïque, soulignée par le même rythme et la même mélodie. La langue de notre Haggada s’apparente à la tamazight, ensemble des parles des Berabers ; elle est néanmoins caractérisée par des traits composites qui en rendent difficile une localisation précise ; elle suppose l’existence d’une langue littéraire qui n’est pas le parler d’un groupe donné, ni d’une époque déterminée (voir P. Galand-Pernet et H. Zafrani, Une version berbère de la Haggadah de Pesah, Texte de Tinhir du Todhra (Maroc), Paris 1970, Supplément au tome XII des Comptes rendus du (G.L.E.C.S).
LA HAGGADAH DE PESAH, une version amazighe 
P. Galand-Pernet et H. Zafrani, Une version berbère de la Haggadah de Pesah, Texte de Tinhir du Todrha (Maroc), Paris 1970, Supplément au tome XII des Comptes rendus du G.L.E.C.S.
H. Zafrani, Littératures dialectales et populaires juives en Occident musulman, P.Geuthner, Paris. 
«... La Haggadah de Pesah est une composition liturgique récitée au cours de la veillée pascale. La pâque juive est célébrée du 14 au 22 Nisan, soit pendant huit jours, durée légale de la fête. Par la récitation de la Haggadah, les juifs commémorent un événement capital de l'histoire juive, la sortie d'Égypte et la libération du peuple juif de l'esclavage pharaonique.
La version de la haggadah de Pesah qui est présentée a été recueillie par H. Zafrani au cours d'une enquête sur l'enseignement traditionnel juif au Maroc. C'est le premier texte berbère issu d'un groupe juif maghrébin à être publié. Il offre un double intérêt : pour les études juives d'une part, en tant que texte traditionnel appartenant à des communautés dont l'origine pose bien des problèmes, pour les études de linguistique berbère d'autre part, en tant que témoignage de langue venant de groupes distincts des populations musulmanes. Si les études antérieures sur les Juifs marocains faisant état de berbérophones, aucun échantillon de parler berbère juif, une dizaine de lignes exceptées, n'avait été noté. L'émigration et la dispersion des communautés juives berbérophones du Maroc, au cours de ces dernières années, donne plus de prix encore à cette Haggadah berbère.
...»
Nous reproduisons ci-dessous une partie de ce texte liturgique avec la traduction en français

s tarula ay s neffagh gh masêr. ayddegh 
C'est par la fuite que nous sommes sortis d'Égypte. En fait 
n ughrum ur imtinn da ttecan 
de pain, c'est un pain non levé qu'ont mangé 
lewaldin nnegh gh maser. kullu mad yagh
nos ancêtres en Égypte. Que tous ceux qui ont 
lâz iddu ad itec, mad yagh fad iddu 
faim aillent manger, que celui qui a soif aille 
ad isu. asegg°as ddegh gh tmazirt ddegh; 
boire ! Cette année-ci, nous sommes dans ce pays-ci; 
imal gh bit lmekdes. 
l'an prochain au Lieu Saint. 
man nhya i yîd ddegh man kull iydân? kullu 
Quelle différence y a-t-il entre cette nuit-ci et toutes les autres nuits? Toutes 
y idân ur da nttduwaz awd yut tikkelt
les autres nuits, nous n'avons pas l'habitude de manger trempé, nous ne le faisons jamais: 
kullu îdan nekk°ni da ntteca wenna 
Toutes les autres nuits, nous, nous avons l'habitude de manger quoi que ce soit 
y imtenn negh ur imtinn, îd ddegh wadda
de levé ou de non-levé, cette nuit-ci 
ur imtinn. 
ce qui n'est pas levé. 
kullu îdan nekk°ni da ntteca, nsu, swa 
Toutes les autres nuits, nous avons, nous, l'habitude de manger et de boire soit 
negh°zdem swa negg°en, îd ddegh akk° negh°zdam. 
Assis soit étendus, cette nuit-ci, nous le faisons tous assis. 
kullu w îtan nekk°ni da ntteca aydda nufa
Toutes les autres nuits, nous avons, nous, l'habitude de manger ce que nous avons trouvé 
l lex°dêrt, îd ddegh, lmarur.
en fait de légumes, cette nuit-ci, nous mangeons de l'amer. 
ixeddamen ay nga i peràu g° masêr. issufgh agh 
Serviteurs de Pharaon, voilà ce que nous étions en Égypte. Il nous en fit sortir,
 
rebbi nnegh dinnagh s ufus n ddrà, s ufus
notre Dieu, là, par un bras fort, par un bras 
ikuwan. mur ur agh issufgh rebbi lwaldin 
robuste. Si Dieu n'avait pas, pour nous, fait sortir nos parents 
nnegh gh masêr, nsul nekk°ni d isirran 
d'Égypte, nous serions encore, nous et nos enfants, 
nnegh ixeddamen nga i peràu gh masêr. 
les serviteurs du Pharaon en Égypte. 
waxxa nla làkel, nla lfehemt, 
Même si nous possédons intelligence et entendement,
 
waxxa nssen turat, lazm nnegh an nàawed
même si nous savons la Torah, il nous faut répéter
gh ufugh n masêr. kullu mad d isgudiyn ad d iàaud 
ce qui à trait à la sortie d'Égypte. Quiconque accumule les récitations 

 
Sujet du photo
Pierre tombale, Juifs de l'Anti-Atlas occidental.
Traduction : «Pierre tombale de l'honorable femme Hanina, fille de Isaac le Séfarade. Elle mourut sainte le vendredi 30 du mois de Sivan en l'an 5635 (1875), ... Puisse son âme...»
Photo : Musée royal de l'Afrique central (Belgique
)
 
Parmi les travaux et domaines d'études concernant le passé des Juifs marocains, l'histoire des Juifs dans les régions à dominance berbère occupe une très faible place. Cela provient en partie de la nature fragmentaire des sources historiques provenant des zones rurales du pays.
Comparée à la documentation sur les Juifs parlant arabe, vivant dans les régions urbaines du Maroc et qui ont produit un nombre considérable d'écrits, les données historiques sur la vie des Juifs berbères ou vivant parmi les Berbères, avant la période coloniale, sont très éparses, presque toujours de seconde main, et sont souvent basées sur des mythes d'origines et des légendes.
Les voyageurs étrangers en visite au Maroc dans la période pré-coloniale, qui ont établi, quoique de façon inexacte, les listes des tribus et des « races» du pays ont rarement fait la distinction entre Juifs berbérophones et Juifs arabophones.
Les Juifs ont été considérés comme une catégorie à part, aux côtés des Maures ou Andalous, des Arabes, des Berbères et shleuh. Peu d'Européens ont voyagé à l'intérieur du Maroc avant le XXe siècle, et ceux qui le firent, comme John Davidson (qui fut tué) en rapportèrent des informations peu fiables.
James Richardson, un militant anti-esclavagiste britannique, qui a visité le Maroc en 1840, a poussé plus loin les observations de Davidson ; il a été le premier à désigner les Juifs de l'Atlas comme des «juifs shelouh», parlant berbère et dont les coutumes et caractéristiques étaient les mêmes que celles de leurs voisins non-juifs
Cette référence aux Juifs berbères est, cependant, encore très inhabituelle et de fait, elle n'a pas donné lieu à des hypothèses hasardeuses sur les origines berbères des Juifs.
D'après la plupart des visiteurs européens du XIXe siècle, les communautés juives elles-mêmes se revendiquent fermement comme descendant des Juifs de l'Ancien Israël. Les seules distinctions qu'on y trouve sont celles relatives aux clivages entre Juifs espagnols et Juifs autochtones, un clivage que les Juifs du Maroc eux-mêmes mentionnent par les termes «d'expulsés» et de «résidents» (megorashim et toshavim).
A la fin du XIXe et au XXe siècles, les voyageurs et ethnographes «découvrent» un grand nombre de communautés dispersées et donnent de ces Juifs vivant parmi les Berbères une image totalement différente de celle des communautés juives des régions urbaines. Sous le protectorat français, l'image des Juifs berbères va être définitivement établie conformément aux études qui leur seront consacrées par l'ethnographie coloniale, ainsi que par les hommes de l'Alliance israélite universelle.
Enfin, la société israélienne va y ajouter sa touche, reflétant l'apport sioniste et le développement de stéréotypes à l'égard des Juifs marocains, dont la plupart ont immigré en Israël entre 1950 et 1960.
Mon propos concerne la façon dont a été formulée la perception des relations judéo-berbères aux XIXe et XXe siècles en me référant tout particulièrement à la documentation sur les Juifs d'Iligh, une communauté qui vivait avec les Amazighs dans une région de langue tashelhit, du Sous

L'intérêt des Européens pour les Juifs des régions apparemment «éloignées» du monde n'est pas une invention du XIXe siècle ; ce qui est nouveau, c'est la signification conférée à cet intérêt.
La langue amazigh,
Le tamazighte est classé dans la famille des langues chamito-sémitique- nord qui incluent le cananéen, l’araméen, l’hébreu et semble-t-il le libyque. Le sémitique-sud reprend à son compte le syriaque d’où émerge l’arabe.
Mais pour André Chouraqui, nul doute que les Amazighs parlèrent encore plusieurs siècles après la chute de Carthage (-813/-146 av. è.c.), le punique. Il rapporte que d’après Gsell, les autochtones du Maghreb, « par leur langue et par leurs mœurs, étaient devenus des Phéniciens ». (...) Chouraqui précise que les documents puniques les plus anciens connus, datent des IV -II° siècles avant è.c, et proviennent de Malte, de Sicile, de Sardaigne, mais il poursuit ainsi : « Saint Augustin, dans ses sermons, recourt volontiers au punique, manifestement familier à ses auditeurs, pour expliquer les termes hébraïques ou araméens de l’Ecriture. 
La population Amazigh
Au Maroc, la population est d’origine tamazight - berbère - L’arabe comme langue officielle puis vernaculaire s’est imposée au moment de la conquête par les troupes arabes. Toutefois, deux groupes linguistiques se sont formés, les Irifyen, habitants du Rif dont le territoire s’étend le long de la Méditerranée sur 60 km à l’intérieur des terres et les Imazighen dont les Braber qui habitent les zones montagneuses au centre du Maroc et la partie orientale des chaînes du Haut Atlas, les Shlöh ou Ishelyen qui habitent la partie occidentale du Haut Atlas et la région du Sous, ainsi qu’un territoire limité par Demnat et Mogador, Les Drawa, à l’extrême sud du Maroc, et le dernier groupe regroupant diverses tribus dans les alentours d’Oujda. Entre les Irifyen et les Imazighen, on ne se comprend pas, il y a une infinité de dialectes à l’intérieur de chaque groupe, due à l’absence d’une langue écrite mais également l’absence de relations sociales entre
elles dit Jean Servier .
La langue berbere appartient aux langues de la famille Afro-asiatique et a beancoup de dialectes parles.Par exemple au Maroc l'on parle le Tachelhit, Tamazight et Tarifit etc... 
Les juifs berbères d’aujourd’hui descendent-ils des tribus berbères judaïsées avant les conquêtes byzantine puis arabe ou sont-ils les descendants de juifs palestiniens (ou espagnols) ayant trouvé refuge parmi ces tribus berbères ? Ce point est sujet à controverse parmi les spécialistes 
La conquête arabe se traduisit par la quasi-disparition de la religion chrétienne mais les juifs berbères subsistèrent en petits groupes, vivant dans des villages isolés dans les zones montagneuses ou dans les territoires pré-sahariens
L’arrivée des juifs espagnols après 1391 et surtout à partir de l’expulsion de 1492 a bien évidemment modifié la vie de ces juifs berbères. Le clivage entre les deux communautés est resté manifeste : à Alger, les juifs espagnols (les megorachim : les exilés) sont surnommés les porteurs de capuches (kabbusiyyin) et les juifs indigènes (les tochavim : les natifs) les porteurs de turbans (shikliyyin ). Mais peu à peu, l’élite des rabbins
espagnols impose son autorité et ses règles aux communautés locales. En 1394, par exemple, Simon ben Semah Duran dit Rachbatz (1361-1444) rédige des ordonnances, les taqqanot d’Alger, qui établissent une législation matrimoniale appliquée par toutes les communautés juives algériennes. La coutume de Castille devient la coutume d’Alger. De même Amram ben Merouass Ephrati, descendant d’une illustre famille de rabbins de Valence (Espagne), devient rabbin d’Oran.
Les Amazighs est un peuple qui vit en Afrique du Nord, a travers tout le littoral de la Mediterannee africaine , dans le desert du Sahara, le Sahel , regions qui designaient le monde Berbere avant l'arrivee Arabe en Afrique.
Aujourd'hui nous retrouvons de larges groupes de Berberes au Maroc et en Algerie, des communautes importantes de Berberes qui vivent au Mali, Niger et Lybie, et des groupes plus petits se trouvant en Tunisie, Mauritanie, Burkina-Faso et enfin en Egypte.
Les Touaregs du desert appartiennent aussi a la famille Berbere. ss
Les populations Amazigghs parlent en tout 26 differentes langues tres apparentees les unes aux autres..

traduction rapide:Elie cohen membre de Dafina



La découverte des Juifs berbères
La recherche sur les tribus perdues n'est plus motivée uniquement par des considérations d'ordre messianique, car à l'ère du colonialisme triomphant, la recherche ethnographique sur les communautés lointaines d'Orient est devenue un moyen de gouvernement.
De plus, pour les Juifs européens, la découverte de coreligionnaires primitifs n'évoque pas seulement le souvenir des tribus perdues mais leur révèle aussi d'anciennes coutumes disparues, à un moment où eux-mêmes commencent à se considérer comme une nation et se tournent vers les terres bibliques du Levant pour restaurer la souveraineté juive.
Au début du XXe siècle, l'orientaliste et hébraïsant Nahum Slouschz parcourut l'Afrique du Nord pour y étudier les origines et l'histoire des communautés juives. Il a été le premier à étudier sérieusement l'histoire des communautés vivant dans les régions intérieures du Maghreb. Slouschz croyait que pendant les siècles qui ont précédé l'expansion arabe en Afrique du Nord, les Juifs, originaires de Palestine, se sont répandus parmi la population berbère et en sont devenus un élément dominant.
Durant l'époque coloniale, ses opinions sur les origines berbères des Juifs vont avoir force de loi. En 1906, Slouschz fut envoyé en mission au Maroc par la Mission scientifique du Maroc, grâce à ses relations avec son directeur, Le Chatelier. La mission, parrainée par le Comité de l'Afrique française, a publié les premiers travaux importants sur la société marocaine.
Slouschz faisait partie de ce cercle et ses idées influencèrent largement la vision française du judaïsme marocain. Après l'établissement du protectorat français, il retourna au Maroc et fut chargé par les autorités coloniales d'étudier les communautés juives et de soumettre ses conclusions au Résident-Général Lyautey en vue de leur réorganisation. Slouschz était sioniste et, en tant que tel, voulut « régénérer» le judaïsme marocain et réveiller sa conscience nationale juive. C'est en partie à cause de ses idées sionistes que les autorités françaises décidèrent de le relever de ses fonctions officielles.
Les tendances sionistes de Slouschz et ses efforts pour découvrir le passé juif berbère pré-arabe du Maroc procédaient d'une vision très cohérente. La population juive urbaine des grandes villes arabes du Maroc était très attachée à ses savants autant qu'à ses traditions.
Pour Slouschz, ce sont les Juifs descendant des Amazighs (comme il le croyait), avec leurs manières primitives et pénétrées d'influences locales, qui représentent les «vrais» Juifs nord-africains
«Maintenant que l'Afrique est entrée également sous l'égide de l'influence occidentale», écrit-il, «la pénétration de la civilisation française et l'émancipation de nos frères de Tunisie et du Maroc, suivant en cela l'exemple des Juifs algériens, vont faire disparaître le caractère spécifique du juif africain.
Comme c'est déjà le cas dans les grandes villes françaises d'Afrique, les changements sociaux ont eu un effet radical sur les masses de la population, qui perdent rapidement leur individualité et leurs traditions millénaires».
Une fois ces coutumes abandonnées, grâce aux bienfaits de l'éducation occidentale, le judaïsme marocain aura-t-il une autre alternative que celle de rejoindre la nation juive moderne ?
C'est H. Z. Hirschberg qui le premier a mis en doute la thèse admise – établie d'abord par Slouschz et adoptée ensuite par de nombreux chercheurs de l'époque coloniale – selon laquelle les Juifs d'Afrique du Nord descendraient des tribus berbères converties au judaïsme dans 1'Antiquité. Hirschberg étudia systématiquement les traditions anciennes et parvint à la conclusion qu'il y a peu de preuves confirmant la thèse des Berbères judaïsés.
D'après lui, la plupart des communautés se formèrent beaucoup plus tard, grâce à l'arrivée de commerçants juifs à l'intérieur du pays. Bien qu'il n'exclut pas qu'il ait pu exister des Berbères judaïsés, Hirschberg est sceptique quant à l'importance de ce phénomène.
Dans une étude récente basée sur des données linguistiques et ethnographiques importantes, Paul Wexler a réexaminé cette question, pour aboutir à la conclusion que la grande majorité des Juifs sépharades descendraient d'habitants d'Afrique du Nord convertis au judaïsme et installés en Espagne. Si l'hypothèse de Wexler était exacte, il en découlerait que la plupart des Juifs marocains (toshavim comme megorashim) descendraient de Berbères convertis.
Les rares preuves contemporaines de l'existence de communautés juives en Afrique du Nord à l'époque pré-islamique ne permettent pas d'affirmer avec assurance l'importance démographique et culturelle du judaïsme parmi les Berbères. La première source historique évoquant des tribus juives berbères date du XIVe siècle. C'est le Kitab al-ibar d'Ibn Khaldoun.
Certes il y a également de nombreuses légendes locales sur les Juifs berbères au Sud marocain préislamique. Jacques Meunié, par exemple, est convaincu de l'authenticité de ces traditions et légendes, même si nombre d'entre elles n'ont été consignées que récemment.
Quelle que soit notre opinion au sujet de la conversion des tribus berbères au judaïsme dans l'Antiquité, on peut affirmer que des mythes sur les Juifs berbères ont existé au Moyen Age et que ces mythes concernaient également l'origine des Berbères dans leur ensemble.
Ces mythes ont été élaborés afin de légitimer le pouvoir mérinide au XIVe siècle , avant d'être reformulés durant la période coloniale. L'historicité des légendes sur l'expansion du christianisme et du judaïsme parmi les Berbères à l'époque pré-islamique a pu servir les besoins de l'administration coloniale dans sa volonté de séparer les Amazighs des Arabes.
Comme l'écrit Jacques Meunié : «malgré la précarité des indications que nous possédons sur l'extension ancienne du christianisme et du judaïsme dans le Sud marocain, [ces traditions] méritent cependant d'être retenues parce qu'elles peuvent aider à connaître les divers éléments de populations berbères et leurs usages anté-islamiques, au cours de siècles plus récents, et même jusqu'à l'époque actuelle».
Exhumer les séquelles du passé berbère judéo-chrétien est un moyen parmi d'autres visant à justifier le régime colonial au Maroc. 
Deux peuples au passé commun, séparés par le temps mais culturellement très proches par leur histoire millénaire commune, se côtoient sur les bords de la Méditerranée. Une histoire à rétablir d’urgence dans nos mémoires. Quelques accords enflammés de musique judéo-berbère suffiront-ils à jumeler un jour leur berbérité à notre judaïté ?
Avant l’ère chrétienne et après la mort d’Alexandre le Grand, soit 266 ans après la destruction du premier temple à Jérusalem par Nabuchodonosor, les lointains ancêtres des Amazighs étaient probablement des Juifs déportés de la Terre promise en Cyrénaïque (l’actuelle Libye) en 320 av J.C. par Ptolémée Soter, fondateur de la dynastie des Lagides d’Égypte. Ces Juifs « libyens » furent ensuite enrôlés de force par Ramsès II pour combattre les Hittites.
Ce n’est qu’après la destruction du second temple de Jérusalem, en 70 de l’ère chrétienne, que les enfants d’Israël se réfugièrent chez leurs frères en Cyrénaïque. Ils développèrent une économie prospère sur les rives de la Méditerranée. Certains des riches marchands et des courageux marins phéniciens du bassin méditerranéen étaient probablement nos ancêtres...
Bien plus tard, ils se révoltèrent contre la tyrannie et l’assouvissement des Grecs, chassèrent les Romains après en avoir tué plus de deux cent mille avant de s’enfuir. Une errance de plusieurs siècles à travers les steppes désertiques du sud tunisien qui vient en écho à nos quarante ans d’errance dans le désert du Néguev, après la sortie d’Égypte en 1320 av. J.C. Une destinée vécue, aux confins du Sahara, en tribu armée appelée Djéroua, leur permettra d’échapper au contrôle des légions romaines, présentes dans les villes côtières.
Dans un article récent, Belkacem Lounes(1), le Président du Congrès Mondial Amazigh (CMA), estime qu’il subsiste une trentaine de millions de berbérophones occupant des territoires plus ou moins vastes, répartis sur une dizaine de pays : Maroc (Rif, Atlas, Sous), Algérie (Kabylie, Aurès, Chenoua, M’zab), Tunisie, Libye, Égypte (Oasis de Siwa), Canaries et le pays touareg, découpé par les frontières de six états (Niger, Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Libye, Algérie). La géopolitique du royaume des Amazighs ou TAMAZGHA (prononcer Tamazrha), s’inscrit dans des montagnes sécuritaires, et signifie : Pays des hommes libres. Un peuple sans territoire est un peuple sans ombre, disait l’historien Georges Bensoussan. 
Plus de deux millions de Berbères sont recensés actuellement en France, contribuant en toute discrétion à l’épanouissement économique, scientifique, artistique et sportif de la France. Parmi les plus célèbres : Edith Piaf, Mouloudji, Daniel Prévost, Isabelle Adjani, Zinédine Zidane et bien d’autres personnalités de tous horizons. Leur immigration remonte à la fin du XIXe siècle. Elle répondait alors à la fois au besoin de soldats pour la première et la seconde guerre mondiale et au déficit de main d’œuvre dans les secteurs de l’industrie et du BTP. Ils ont retrouvé dans les fondements de la société française - républicaine et laïque - les valeurs essentielles sur lesquelles repose leur propre modèle de société. 
Les Juifs Amazighs,
Encyclopedia Judaica Jerusalem,1978

traduction:elie cohen du DAFINA
Tribus indigenes d’Afrique du Nord qui parlaient a l’origine des dialectes varies provenant de la langue native Amazigh.
Les Arabes du moyen age , dans leurs ecrits, associaient les ancetres de ces Beberes autochtones aux anciens Philistins et Goliath de la Bible. De ce fait il en decoule donc la raison de cette profonde resemblance de la langue berbere a l’ancienne langue cananeene due probablement a leur ancienne origine de Canaan ( ancient nom de la Terre Promise aux Israelites,Ancien Testament).
La colonisation par les Pheniciens, suivie de la longue domination de ces territoires par l’ancienne Carthage et la survie de cette ancienne langue Punique ( le carthaginois) ont permis de conserver jusqu’a nos jours ces dites explications ancestrales.Nous pouvons aussi ajouter que dans les anciens ecrits grecs, latins et talmudiques beaucoup de references a ces memes explications quant a l’origine des Juifs Berberes y sont inscrites. Dans ces anciens livres nous retrouvons des histories similaires sur l’identite des Berberes et leur origine. Entre autre il est ecrit que des anciens Cananeens s’etant expatries de l’ancienne Terre de Canaan ( royaume de Judah) l’ont fait de leur plein gre et volonte et s’implanterent en Afrique du Nord.
Les historiens ont toujours pense que les Anciens Israelites ayant desire convertir d’autres peuplades au Judaisme, ont trouve parmi les tribus berberes un environnement favorable a telle tache et ont donc fait acte de proselytisme dans ces tribus berberes et cela du 1er siecle A.D. au 7eme siecle A.D.Par la suite les premiers chretiens d’Afrique, eux-memes anciens juifs, se sont heurtes aux proselytes juifs de ces tribus amazighs
Plus tard les persecutions des Juifs par les Bysantins ont force ceux-ci a trouver refuge aupres d’autres tribus berberes plus isolees et qui vivaient dans les hautes montagnes et dans les regions desertiques.
Ibn Khaldoun a d’ailleurs confirme la presence d’un grand nombre de proselytes Berberes Juifs au debut de la conquete arabe de l’Afrique.Nous remarquerons aussi que l’Islamisation de ces pays africains nouvellement conquis n’a en aucun cas aboli les anciennes croyances des populations berberes.Il faut noter aussi que le Christianisme fut rapidement abandonne dans ces regions , mais que le Judaisme continua d’exister des confins de la Tripolitanie (Lybie) jusqu’au Maroc.
Dans les temps modernes plus proches de nos jours, certains ethnographes et anthropologues ont rencontre des petits groupes qui se denomment comme etant des “Juifs Berberes” et qui vivaient ,isoles,dans les hautes montagnes de l’Afrique du Nord. Ces Juifs Berberes ont ete apercus vivant dans ces regions jusqu’a ux dernieres decennies du XXeme siecle.Certains scientifiques les ont designes comme etant les descendants des anciens Berberes proselytes Juifs d’il y a plusieurs siecles. Combien en reste-ils de nos jours?nul ne sait exacement mais les probabilites sont tres faibles.
Traduction:Elie Cohen membre de DAFINA
Source : Dafina que nous remercions infiniment.

 
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